Bienvenue sur le site officiel de la mairie de Bouilly
Bienvenue sur le site officiel

- Bref Aspect Historique de la Commune de Bouilly -

 

- LE VILLAGE DE BOUILLY :

L’installation sur le site de notre actuelle Commune, vers le milieu du premier siècle avant notre ère, d’un Gallo-Romain dénommé « Bullius », est vraisemblablement à l’origine du nom « Bouilly ».

Le probable toponyme initial, « Bulliacum », évolua au fil des années en « Beulli » en 1191, « Boullyum » en 1211, « Boulleyum » en 1273, « Boilly » en 1274, Bouillé en 1280, « Builli » en 1346, « Bouilly » en 1379, « Bouilly-en-la-Montagne-de-Reims » en 1403, « Boully » en 1496, avant de devenir définitivement le « Bouilly » d’aujourd’hui, et ses habitants, plus récemment, des « Beullisiens ».

 

- L’EGLISE : 

L’on commença de bâtir l’Eglise Saint-Remi de Bouilly au XIème siècle, selon l’Abbé CHEVALLIER, ecclésiastique érudit, grand spécialiste à la fin du XIXème siècle des églises romanes du Tardenois, de la Vallée de l’Ardre, et de la Montagne de Reims, qui datait de cette époque son chevet, son clocher et son transept ; elle fut remaniée aux XVIème et XVIIIème siècles, vraisemblablement brûlée vers 1630, très détériorée entre 1888 et 1894, puis restaurée en 1894.

Incendiée en 1914, bombardée en 1918, ainsi que l’ensemble du Village, elle fut rebâtie en 1922, puis entièrement restaurée il y a peu.

L’Eglise Saint-Remi, est donc de style Roman.

Son sanctuaire, son choeur, et son transept sont voûtés en voûte d’arête avec arceaux croisés.

Les chapiteaux et culs de-lampe sont essentiellement sculptés en forme de feuillages et néanmoins fort variés. Selon leur emplacement, ils ont été réalisés aux XIème, XIIème, ou XIIIème siècles.

Outre une statuaire remarquable, ancienne et classée, il existe d’autres éléments décoratifs dans l’Eglise de Bouilly, ainsi, un splendide lustre en fer forgé suspendu au centre de la nef, qui fut fabriqué après les reconstructions de la Grande Guerre, sur le modèle du grand luminaire de la Basilique Saint-Remi à Reims.

Sa Cuve Baptismale est datée de 1550.

Si les combats de la Grande Guerre ont fait voler en éclats les vitraux primitifs, l’Eglise de Bouilly peut se targuer d’en avoir retrouvé de fort beaux et colorés, qui l’enjolivent très bien : Ceux des bas-côtés ont été remplacés par des verrières aux couleurs vives et agréables, et sont l’oeuvre du Verrier Jacques SIMON, posées en 1934. A noter que le grand vitrail du choeur, a été quant à lui, réalisé en 1924 dans les Ateliers de G. MERKLEN à Angers.

 

 

- LA CHAPELLE FUNERAIRE DES VICOMTES DE CHAMPEAUX :

Accolée au choeur de l’Eglise, a été bâtie au XIXème siècle dans un style Néo-Byzantin, la Chapelle Funéraire de la Famille LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL, derniers Vicomtes de Bouilly et de Commétreuil.

On y accède par l’extrémité orientale du bas-côté Sud ; le sol est pavé de mosaïque, un autel de pierre est dressé contre le mur du fond.

Sur la gauche, une grande toile marouflée signée de Lionel ROYER, est dédiée à Saint-Gérard : En effet, deux membres de la Famille LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL ont porté ce prénom, l’un, né le 12 Septembre 1694, qui fut Ambassadeur de Louis XIV, l’autre dernier de la lignée, mort à l’âge de 15 ans, le 5 Octobre 1885.

Une coupole garnie de mosaïque dorée, surplombe la Chapelle.

Le dôme byzantin qui surmontait primitivement l’édifice, très ébranlé par les bombardements de 1918, a été déposé en 1950.

Une bonne douzaine de Membres de la Famille LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL repose dans le caveau sis sous cette chapelle, caveau dans lequel ils ont été inhumés entre 1834 et 1914.

Six stèles de marbre blanc portent gravés leurs noms et ceux de leurs épouses.

Le péristyle extérieur qui ouvre sur la Chapelle est artistiquement décoré, et comme gardé par deux chouettes en faction de part et d’autre des armes des LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL, où figure leur devise : “Cor in armis”... L’on y peut observer des arcades soutenues par des colonnes dont l’une en granit rose poli, surmontées de chapiteaux décorés de feuilles et grappes sculptées.

 

 

- LE DOMAINE ET LE CHÂTEAU DE COMMETREUIL :

L’histoire de Bouilly est indissociable de celle de Commétreuil.

Ce dernier fut un hameau et une annexe de la Paroisse de Bouilly jusqu’à la Révolution, au même titre que Courmas, Onrezy et Villemelle, ce dernier ayant été brûlé et définitivement détruit par les Anglais durant la Guerre de Cent Ans.

Bouilly et Courmas se muèrent en communes en 1789, tandis que Commétreuil et Onrezy demeuraient des écarts de Bouilly, ce qu’ils sont toujours aujourd’hui.

La plus ancienne mention qui est faite de Commétreuil remonte à 1200.

L’endroit est alors appelé Cormestrol.

Puis vers 1250-1270,  cette dénomination se mue en Cormertuel, appellation peut-être dérivée du latin « Curtis Monasteriolum », signifiant la « dépendance du Monastère ».

Nous le voyons ensuite apparaître dans les textes du XIIIème siècle issus du Cartulaire de l’Abbaye d’Igny, sous le nom de Comstrol puis successivement au travers de divers documents sous la forme de Commetreul, de Comestrueil, de Commetreux, de Comestrüeil, de Comtreuille, puis de Comtreuil, avant de se fixer en Commétreuil au XIXème siècle.

Trois générations de la Famille LESPAGNOL, célèbre Famille Rémoise, ont possédé la Seigneurie de Bouilly et le Domaine de Commétreuil, à partir du XVIIème siècle.

Le dernier d’entre eux à être Seigneur de Bouilly, fut Jean Baptiste LESPAGNOL, qui était Conseiller au Présidial de Reims.

Il décéda sans alliance ni descendance en 1710.

C’est avant sa mort vers la fin du XVIIème siècle que ce fief changea de mains.

Il échut à Jean LEVESQUE de POUILLY et de VANDIERES, Avocat du Roi au Présidial de Reims, qui, anobli par Louis XIV en 1698, devint Seigneur de Bouilly et Commétreuil.

Peut-être l’acheta-t-il, puisqu’il acquit aussi la Seigneurie de Vandières en 1672 pour la somme de 1800 livres.

Toujours est-il que Commétreuil se transmettra à ses descendants, après sa mort en 1704, ce jusqu’au Vicomte Albert-Louis LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL.

Ce dernier décéda le 28 Mars 1910 ; son épouse mourut quant à elle le 3 Septembre 1914, huit jours avant que ne survienne le premier drame de la Grande Guerre à Bouilly ; leur fils unique était décédé adolescent, le 5 Octobre 1885 ...

Ainsi s’éteignit la lignée des LEVESQUE DE CHAMPEAUX-VERNEUIL, derniers Seigneurs de Bouilly, dont la Commune a fait siennes les armoiries « d’azur à un chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles du même, et en pointe d’un cœur aussi d’or » qui émanaient de Rigobert LEVESQUE, plus ancien ancêtre connu de la Famille LEVESQUE, né à Reims vers 1560, « marchand » dans cette même ville.   

 

  

- LE CATACLYSME DE 1914-1918 : 

Le 4 Août 1914,  les peuples de l’Europe s’engagent dans la Première Guerre Mondiale …

Un mois plus tard, le 5 Septembre débute la bataille de la Marne.

Très vite, les Allemands sont à Bouilly, et le village va vivre son premier drame.

Le 11 septembre 1914, deux Uhlans sont tués par des Chasseurs à Pied français, dans le village près de l’Eglise.

Persuadés que cet acte est le fait de francs-tireurs Beullisiens, les Allemands vont exercer de féroces représailles le lendemain.

Ils pénètrent dans le village et en incendient  la  quasi-totalité des  fermes  et  maisons,  ainsi  que la Mairie et l’Eglise.

Le Curé, accusé d’avoir caché des armes et laissé des habitants tirer du haut de son clocher sur les deux Uhlans, est déporté ; les habitants sont emmenés, puis relâchés, réintègrent leurs maisons ruinées.

Durant quatre ans, Bouilly, comme les villages du secteur va devenir un lieu de repos à l’arrière du front.

En 1918, les Allemands veulent remporter la victoire avant l’arrivée des troupes américaines …

Le 16 Juillet, le front passe par Bouilly, qui est tombé aux mains des Allemands.

Ces derniers ont concentré des mitrailleuses dans le village et dans le Parc de Commétreuil, et un feu nourri bloque les unités qui débouchent de Courmas.

Le Domaine va être le théâtre de très violents combats du 15 au 31 Juillet. Abris, tranchées, obus et mitrailleuses, saccagent toute la propriété, mais le Château est encore intact ...

Les essences rares plantées durant plus de deux siècles, sont truffées de balles et d’éclats.

Le 22 juillet, ordre est donné de reprendre Commétreuil.

Le 23 juillet, les Chars Renault sont utilisés pour dégager le Parc.

Un violent combat s’engage alors autour du Château où des mitrailleurs allemands se sont retranchés, notamment dans les caves et les communs.

Les troupes françaises, appuyées par ces mêmes Chars Renault, attaquent le Château, et utilisent les lance-flammes pour débusquer les soldats ennemis.

Au lever du soleil, le bel édifice n’est plus que ruines fumantes. Quant au village de Bouilly, il a été détruit à 85% ...

Les habitants ont tout perdu...

Les champs, les bois, les vignes, sont bouleversés, labourés par l’acier et les tranchées, truffés d’entonnoirs, couverts de réseaux de fils barbelés, et regorgent d’obus non explosés ; les arbres sont criblés d’éclats ; maisons et dépendances sont inutilisables ...

Une longue période de reconstruction des bâtiments et de remise en état des terres s’annonce !...

Le Château avant sa destruction ...        
et au matin du 24 Juillet 1918 ... 
  L’Eglise fin Juillet 1918.

 

   

La Mairie ...            
Le bas de la Rue Saint Caprais ...  
Une habitation Beullisienne ...

 

- APRES LA GUERRE :

Tandis que BOUILLY se reconstruit lentement, un riche banquier parisien, Maurice FAROUX, coulissier à la Bourse de Paris, rachète le domaine de COMMETREUIL totalement mutilé, ainsi que les ruines du Château.

Il fait reconstruire, dans les années 20, sur une partie des fondations, un pavillon de chasse de style néo-normand, inspiré de la Villa « Les Abeilles », que son grand ami, André CITROËN, louait régulièrement à DEAUVILLE, lors des vacances d’été.

La grande bourgeoisie parisienne fut conviée aux fastueuses fêtes et parties de chasse organisées à COMMETREUIL par Monsieur FAROUX, et MISTINGUETT, chanteuse très populaire dans ces « Années Folles », s’y produisit à plusieurs reprises ...

Par la suite, le Domaine, devenu durant quelque trente années, propriété familiale de la Famille GARDINIER, sera attribué au Parc Régional de la Montagne de REIMS, qui après avoir eu l’heureuse idée, hélas très momentanée, d’en faire un Centre d’Initiation à la Nature pour les enfants, l’a désormais mis en vente ...

L’Histoire de Bouilly s’écrit dès lors dans son futur ...

 

L’Eglise Saint Remi de Bouilly de nos jours. Le « nouveau Château » de Commétreuil. 

 

                                                                                                                                         Christian HUILLE,

                                                                                                                                  Ancien Maire de BOUILLY.